Le ministre provincial des Finances du Kongo Central, Djos Luyeye Ndokolo, a su convaincre et rassurer les élus provinciaux sur sa gestion financière, à l’issue d’une séance orale avec débat tenue à l’Assemblée provinciale. Interpellé par l’honorable Pitshou Nkongo Kinsala, député élu de Kasangulu, le ministre a répondu à pas moins de 49 questions touchant à trois grands axes : la taxe d’estampillage, la Taxe Spéciale Conventionnelle pour la Reconstruction (TSCRE) et la redevance pétrolière.
Une maîtrise affirmée de ses dossiers
Prenant la parole après avoir sollicité un délai de 24 heures pour mieux structurer ses réponses, le ministre Djos Luyeye a démontré une maîtrise approfondie des dossiers financiers de la province. Avec clarté et précision, il a balayé les zones d’ombre entourant la fiscalité provinciale, apportant ainsi des réponses détaillées et documentées.
La taxe d’estampillage : un défi d’implémentation
Sur la taxe d’estampillage, instaurée par l’ordonnance-loi n°18/004 du 13 mars 2018, le ministre a rappelé qu’elle est effective depuis 2019. Le Kongo Central est ainsi considéré comme l’une des provinces pionnières en matière de fiscalité locale innovante. Toutefois, sa mise en œuvre reste entravée par des divergences juridiques avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et des lacunes opérationnelles dans le partenariat avec Brande Marque Technologie, la société chargée du suivi.
Le ministre a annoncé une révision du contrat avec cette société, en vue de renforcer les capacités de l’Agence provinciale de contrôle et de surveillance de l’estampillage, afin d’optimiser la perception de cette taxe. Il a également salué la collaboration croissante de plusieurs entreprises, notamment CILU, PPC Barnett, CIMKO, SICO et CONGOSOL, qui ont commencé à s’y conformer.
La TSCRE : un levier de développement structurant
Concernant la Taxe Spéciale Conventionnelle pour la Reconstruction, également fondée sur l’ordonnance-loi du 13 mars 2018 et issue d’une convention entre la province et la FEC (signée le 19 décembre 2019), le ministre a indiqué que près de 9,5 milliards de francs congolais en numéraire et plus d’un milliard en nature ont été mobilisés entre décembre 2020 et avril 2025, principalement auprès des cimentiers.
La répartition de ces fonds est précisée comme suit :
70 % pour la province,
23 % pour la commission paritaire (dont 18 % pour la FEC),
7 % pour la DGRAD.
Le ministre a aussi mentionné l’identification de plusieurs projets de développement pour le budget 2026, dont une partie a déjà été exécutée entre septembre 2022 et décembre 2023, pour un total de 1,56 million USD et plus de 900 millions de francs congolais.
Redevance pétrolière : transparence et restructuration
Sur la redevance pétrolière, le ministre a révélé que depuis mai 2023, la province a perçu 12,9 millions de dollars américains sur une période de 22 mois, à titre de part provinciale sur les recettes des compagnies pétrolières productrices. Cependant, il a dénoncé le flou qui entoure la gestion des 9 millions USD perçus entre mai 2023 et juin 2024, dont aucune trace d’affectation n’a été trouvée dans les archives.
Pour y remédier, le gouvernement provincial a initié la structuration d’un nouveau cadre de gestion en collaboration avec plusieurs instances nationales, afin d’assurer une gestion rigoureuse et orientée vers la réparation des impacts de l’exploitation pétrolière sur l’environnement et les communautés locales.
Le député Pitshou Kongo Kinsala, initiateur de la question orale avec débat, a exprimé sa satisfaction face aux réponses du ministre, qualifiant celles-ci de claires, précises et rassurantes. Il a également remercié le président de l’Assemblée pour le bon déroulement de cette séance.
À l’issue des échanges, plusieurs députés provinciaux sont intervenus pour poser des questions complémentaires, saluant dans l’ensemble la transparence et la rigueur du ministre dans la gestion des finances de la province.
En répondant avec brio aux préoccupations des élus, Djos Luyeye Ndokolo sort renforcé de cette interpellation, marquant un point important pour sa crédibilité politique. Cette intervention réussie montre que la gestion des finances publiques au Kongo Central peut être un levier de développement lorsqu’elle est encadrée avec professionnalisme, rigueur et volonté politique.
KB&Dieu merci






