Dans le cadre de l’opération de grande envergure baptisée « Ndobo », lancée pour restaurer la sécurité dans le territoire de Madimba, la Police nationale congolaise (PNC), en collaboration avec les Forces armées de la RDC (FARDC), a présenté ce jeudi 6 juin cinq présumés kuluna à la presse locale. Ces jeunes, identifiés comme membres actifs du gang « Les Américains », sont accusés de semer la terreur dans la cité de Kisantu.
Depuis plusieurs mois, Kisantu vit au rythme d’une montée inquiétante de la criminalité urbaine. Des groupes organisés, se réclamant des noms évocateurs tels que « Shopisho », « Les Américains » ou encore « Les Arabes », instaurent un climat de peur à travers vols, agressions et actes de vandalisme.
C’est dans ce contexte que l’opération Ndobo, pilotée par les autorités sécuritaires, a été mise en œuvre afin d’éradiquer ces phénomènes qui gangrènent la paix sociale.
Au cours d’une patrouille musclée menée dans la nuit du 5 au 6 juin 2025, les forces de l’ordre ont interpellé cinq individus identifiés comme des meneurs notoires de troubles dans le quartier Wombo, lieu général du groupe « Les Américains » à kimbala.
Il s’agit de :
Ntoto Linda Fanfan
Nsimba Mbenza Josué
Makiese Ntoto Adrien
Tuasa Malongi
Ngubu Lubaki
Arrêtés aux environs de 3h du matin, ces jeunes sont soupçonnés d’avoir orchestré plusieurs actes de vandalisme, notamment le vol de téléphones portables et des tentatives de sabotage par jets de pierres sur des habitations, dont un incident marquant survenu le 27 mai dernier.
Les suspects sont actuellement placés en détention en attendant leur transfert à Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, pour y être jugés conformément à la loi. L’administrateur du territoire, impliqué dans le suivi de cette affaire, a réaffirmé sa détermination à rétablir durablement l’ordre et la sécurité à Kisantu.
Le Colonel Tenda Delbert, responsable de la PNC dans le territoire de Madimba, appelle les parents à renforcer la surveillance de leurs enfants et à collaborer avec les forces de sécurité, précisant que toute interpellation sera désormais suivie d’un transfert immédiat vers les instances judiciaires compétentes.

« Trop souvent, des individus arrêtés pour des faits graves sont relâchés quelques jours après et reprennent leurs activités criminelles. Cette fois-ci, la tolérance zéro s’impose », a-t-il déclaré le colonel Tenda
Un calme relatif… mais fragile
Depuis ces arrestations, un calme relatif est observé dans plusieurs quartiers de Kisantu. Toutefois, la population reste méfiante et exprime des inquiétudes quant à la récurrence de la récidive, notamment en raison du manque de suivi judiciaire et de l’impunité perçue dans le passé.
L’opération Ndobo, qui n’en est qu’à sa première phase, semble avoir envoyé un signal fort : l’État entend reprendre le contrôle des zones urbaines fragilisées par le banditisme juvénile. Reste à savoir si les mesures annoncées seront appliquées avec la rigueur et la constance attendues par les habitants.
Par Bosco Kiaka












