Une vive tension a secoué la soirée du vendredi 4 juillet 2025 dans le village de Ngeba, à la suite du décès suspect d’un homme connu sous le surnom de « Agence », retrouvé mort en brousse. Cet événement tragique a déclenché la colère d’une partie de la population locale, qui s’en est violemment prise au sous-ciat de la police de secteur de Ngeba, allant jusqu’à vandaliser les installations.
D’après les témoignages recueillis auprès du poste de police local, la découverte du corps sans vie de la victime est survenue tard dans la soirée. Alertée par des habitants, la police a été informée vers 19 heures, mais selon le commandant interrogé par notre rédaction le samedi 5 juillet, aucun ordre officiel n’a été reçu pour effectuer immédiatement une descente sur le terrain :
« Nous avons été alertés trop tard. Il n’y avait aucun membre de la famille de la victime sur place, et sans une identification formelle, ni instruction hiérarchique, nous avons conseillé à la population de revenir le matin afin de procéder ensemble à une enquête avant toute levée du corps. »
Les autorités soulignent que la situation n’était pas critique du point de vue médico-légal immédiat, car le décès n’impliquait ni noyade, ni blessure apparente pouvant justifier une extraction urgente sans procédure.
Colère populaire et attaque du poste de police
Cependant, cette réponse a été mal perçue par une partie des habitants. Plus tard dans la nuit, un groupe de personnes est revenu en furie, lançant des pierres sur les installations du sous-ciat et proférant des menaces contre les agents de police.
La situation a été tendue, mais maîtrisée par les forces de l’ordre, qui ont évité l’escalade. Toutefois, les manifestants ne se sont pas arrêtés là. Ils se sont ensuite rendus d’eux-mêmes sur le lieu du drame, ont déplacé le corps sans l’accompagnement des autorités judiciaires ou médicales, et l’ont conduit à la morgue de l’Hôpital Général Saint Luc, sans qu’aucune enquête préalable ne soit menée.
Le commandement local a fermement condamné ces actes, qualifiés de graves entraves au bon fonctionnement de la justice et de la sécurité publique :
« Ce comportement met en péril les procédures judiciaires. L’identification de la victime, la constatation des causes du décès et l’ouverture d’une enquête sont des étapes essentielles que la population a court-circuitées. »
Ce n’est pas la première fois que des tensions surgissent entre les forces de l’ordre et les habitants de Ngeba. Un climat de méfiance persistant complique les interventions sécuritaires, la population accusant souvent la police de passivité, tandis que la police déplore un manque de collaboration.
Clarification face aux rumeurs
Face aux nombreuses rumeurs circulant sur les réseaux sociaux affirmant que la police aurait « abandonné un corps », les autorités rejettent catégoriquement cette version :
« La police n’a pas refusé d’intervenir. Elle a agi selon les procédures, en attendant les ordres et la présence de témoins qualifiés. Ce qui s’est passé ensuite est une initiative non autorisée de certains habitants. »
Le commandant du sous-ciat affirme avoir saisi toutes les autorités compétentes — administratives, judiciaires et sécuritaires — au sujet de cette double violation : d’une part l’attaque contre un bâtiment public, et d’autre part l’entrave à une procédure judiciaire liée à un décès inexpliqué.
Un calme précaire règne actuellement à Ngeba, mais cet incident remet en lumière la nécessité de rétablir la confiance entre les forces de sécurité et les communautés locales.
par Bosco Kiaka


