Le tarif du transport en commun sur l’axe Kisantu–Kinshasa, dans le territoire de Madimba (province du Kongo Central), a connu une nouvelle hausse. Depuis début septembre 2025, les passagers déboursent désormais 15 000 FC par personne, contre 12 000 FC le mois précédent, pour emprunter un taxi-bus reliant Kisantu à la capitale congolaise.
Cette augmentation de 3 000 FC intervient alors même que le prix du carburant reste stabilisé à 29 000 FC le litre d’essence (soit environ 1 USD) grâce aux efforts du gouvernement. En principe, cette stabilité devait contribuer au maintien des tarifs de transport, mais la réalité observée est toute autre.
Rencontré ce samedi 20 septembre au parking de Kisantu par notre rédaction de Kongo Futur, M. Hervé Makiese, alias Mporo Chikito, chauffeur de taxi-bus, explique que cette hausse n’est pas un choix volontaire :
« Nous n’avons pas augmenté de notre propre gré. Nos patrons exigent des versements élevés, sans tenir compte de la réalité de la route. À cela s’ajoutent la tracasserie de la PCR, les taxes de péage et d’autres charges. »
Il souligne également que les embouteillages constituent le problème majeur :
« Les embouteillages sont monstrueux et quasiment inévitables chaque jour. Parfois, nous passons même la nuit sur la route. Nous demandons aux autorités de trouver des solutions pour réduire ces difficultés et ainsi alléger le prix du transport. »
Depuis le début de l’année 2025, le tarif sur ce trajet long de 120 km (environ deux heures en conditions normales) a connu une hausse en cascade : 9 000 FC en mai, 10 000 FC, puis 12 000 FC, et désormais 15 000 FC. Le tout, selon les usagers, dans un désordre tarifaire sans véritable suivi des autorités compétentes.
Pour les petits commerçants qui dépendent de cet axe routier, la situation devient intenable. Maman Wivine, vendeuse de produits périssables, témoigne :
« Nous sommes en perte totale. Nous payons 15 000 FC pour le transport, puis encore des frais pour nos produits. Au final, nous ne gagnons rien. Comment allons-nous nourrir et scolariser nos enfants ? »
Cette flambée des prix ne se limite pas seulement à l’axe Kisantu–Kinshasa. Sur le trajet Kinshasa–Mbanza-Ngungu, le tarif est passé de 15 000 FC à 17 000 FC, une augmentation qui inquiète davantage les voyageurs réguliers.
Les usagers déplorent l’absence d’une régulation stricte et efficace du secteur par l’État congolais. Beaucoup estiment que « l’autorité publique ne joue pas son rôle » et demandent au gouvernement de prendre des mesures urgentes afin de protéger la population face à la spéculation tarifaire.
Par BOSCO KIAKA

