Après plusieurs jours de tensions internes, l’Assemblée provinciale du Kongo Central a connu un tournant décisif. Réunis en plénière dans la salle polyvalente de la mairie de Matadi-lieu délocalisé à la suite des violences de la veille- les députés provinciaux ont procédé à l’examen et au vote des pétitions visant les membres du bureau permanent.
Sur les 39 députés, 30 ont pris part aux travaux, dirigés par le bureau d’âge conduit par l’honorable Jean Nlandu Nsongo, élu de Seke-Banza, assisté de Guylith Mbenza Seke (premier secrétaire) et d’Omega Mbadu Manu (deuxième secrétaire).
Le président Papy Mantezolo Diatezua et le vice-président Joseph Nsalambi Ngabakita ont tous deux été destitués après le rejet de leurs lettres de démission par la plénière. Ces lettres, adressées au Directeur de l’administration de l’Assemblée provinciale, ont été jugées mal orientées, ce dernier n’ayant plus qualité pour recevoir de telles correspondances depuis l’installation du bureau d’âge.
« Les démissions du président et du vice-président ont été déclarées irrecevables pour mauvaise adresse. Seule celle du rapporteur, l’honorable Victor Nsuami Mpaka, a été acceptée », a précisé la plénière.
Pour rappel, deux groupes de pétitionnaires avaient saisi l’Assemblée, mais une seule pétition, comptant 22 signatures, a été retenue et jugée recevable. Celle-ci visait spécifiquement le président et le vice-président du bureau permanent.
À l’issue du vote, les résultats ont été sans appel : 22 voix pour, 2 contre et 1 bulletin nul pour la destitution de Papy Mantezolo ; 23 voix pour, 1 contre et 2 bulletins nuls pour la destitution de Joseph Nsalambi Ngabakita.
Cette double destitution marque la fin d’un cycle pour le bureau Mantezolo, installé dans un contexte politique déjà tendu depuis le début de la législature. La crise institutionnelle, alimentée par des divergences internes et des rivalités de camps, a mis à rude épreuve la cohésion des élus du Kongo Central.
Malgré sa lettre de démission, le président Mantezolo a donc été officiellement déchu par un vote démocratique, scellant ainsi sa sortie à la tête de la première institution provinciale.
Pour de nombreux observateurs, ce vote traduit la volonté des élus de restaurer l’ordre et la discipline interne au sein de l’Assemblée, après des semaines de désordre et d’incidents qui avaient terni l’image de l’institution.
La recomposition prochaine du bureau s’annonce déterminante pour ramener la stabilité, la cohésion et la crédibilité politique au sein de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, appelée à jouer pleinement son rôle de contrôle et de représentation de la population.
par Bosco Kiaka







