Lors du Forum de Bruxelles, tenu ce jeudi 09 octobre, le président de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a marqué un tournant majeur dans les relations entre Kinshasa et Kigali. Dans une intervention saluée par plusieurs observateurs comme un geste d’ouverture et de courage politique, le chef de l’État congolais s’est directement adressé à son homologue rwandais Paul Kagame, lui tendant la main pour mettre fin à des années de tension et de guerre dans l’Est de la RDC.
« Il n’est pas trop tard pour bien faire. Je prends ce forum à témoin pour vous tendre la main, Monsieur le Président, afin que nous fassions la paix des braves », a déclaré Félix Tshisekedi, dans un ton à la fois ferme et conciliant.
Le président congolais a néanmoins posé des conditions claires pour que ce geste symbolique se traduise en actes concrets :
« Cela demande que vous donniez l’ordre aux troupes du M23, soutenues par votre pays, de mettre fin à cette escalade meurtrière. Trop de vies ont déjà été perdues. »
Dans une rare démonstration d’apaisement diplomatique, Félix Tshisekedi a indiqué qu’il suspendait temporairement son plaidoyer pour des sanctions internationales contre le Rwanda, dans l’attente de la réaction de Paul Kagame.
« Le plaidoyer que j’avais prévu pour appeler à des sanctions, je préfère le suspendre pour le moment, en attendant d’avoir la réponse du président Kagame », a-t-il expliqué.
Ce geste traduit, selon plusieurs analystes, la volonté du président congolais de privilégier la voie du dialogue, après des années de crise marquée par les affrontements entre les forces congolaises et les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par Kigali.
Le chef de l’État congolais a également remercié les nations et organisations internationales impliquées dans le processus de paix à l’Est du pays, tout en réaffirmant que la stabilisation de cette région reste une priorité absolue de son mandat.
« Tant qu’il n’y aura pas la paix à l’Est, je ne pourrai jamais dire que mon mandat a réussi », a-t-il martelé, réitérant son engagement à mettre fin à des décennies de conflits meurtriers.
Le discours de Bruxelles pourrait marquer un tournant historique dans les relations entre la RDC et le Rwanda, longtemps marquées par la méfiance et les accusations mutuelles. En tendant la main à Paul Kagame, Félix Tshisekedi semble vouloir ouvrir une nouvelle ère de dialogue régional, fondée sur la coopération, la sécurité partagée et le respect mutuel entre États voisins.
Ce « geste des braves », comme il l’a lui-même qualifié, sera désormais jugé à l’aune des actes posés par Kigali dans les jours à venir. Mais une chose est sûre : le président congolais a choisi la voie de la paix, tout en rappelant qu’elle ne peut se bâtir que sur la justice, la vérité et la fin du soutien aux groupes armés.
par Bosco Kiaka


