Un moment historique s’est écrit dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale de la Rd Congo. Le lundi 12 février 2024, les députés nationaux ont examiné et adopté un projet de loi longtemps attendu : la loi sur la pêche et l’aquaculture. Une avancée majeure portée avec conviction par l’honorable Maombi Katsonngo Sosthène, élu de Lubero, qui a vu aboutir un combat entamé depuis des décennies. Un rêve devenu enfin réalité, 83 ans après l’indépendance du Congo belge sans législation propre à ce secteur stratégique.
Dans un discours empreint de gratitude et de détermination, l’honorable Maombi a d’abord salué le Bureau de l’Assemblée nationale pour avoir programmé l’examen de sa proposition, et a remercié ses collègues députés pour leur soutien manifeste à cette réforme capitale.
S’appuyant sur l’article 123 point 14 de la Constitution, il a rappelé que le législateur congolais est tenu de définir les principes fondamentaux en matière de pêche et d’aquaculture. Ce vide juridique constituait un frein au développement de ce secteur pourtant vital pour la sécurité alimentaire et le développement économique du pays.
La loi adoptée répond à plusieurs impératifs clés :
- Sécurité alimentaire et nutritionnelle : La RDC, malgré son immense potentiel hydrographique, reste paradoxalement dépendante des importations de poissons. Cette loi vise à inverser cette tendance et garantir une autonomie alimentaire durable.
- Création d’emplois et lutte contre la pauvreté : Le développement structuré de la pêche et de l’aquaculture créera des milliers d’emplois directs et indirects, tout en renforçant l’inclusion des communautés locales, notamment les femmes transformatrices.
- Valorisation économique et devises : En favorisant la production locale et l’exportation de l’excédent halieutique, la loi contribuera à l’accroissement des réserves en devises du pays.
- Attractivité pour les investisseurs : Grâce à un cadre légal clair et sécurisé, cette législation offre un environnement propice à l’investissement dans le secteur.
- Gestion durable des ressources : Elle établit des mécanismes de conservation des espèces et de leurs habitats, avec une vision tournée vers les générations futures.
À l’horizon 2050, la population mondiale atteindra 9 milliards d’habitants, avec une pression croissante sur les ressources halieutiques. Sans régulation, le risque de surpêche et de disparition de certaines espèces est réel. L’honorable Maombi a souligné l’importance d’une gestion préventive et durable pour éviter cette catastrophe.
Par ailleurs, les scientifiques affirment que le poisson est essentiel à la santé humaine, notamment en raison de sa richesse en oméga-3, indispensables au bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux. Or, avec une population de plus de 100 millions d’habitants, la RDC devrait consommer plus d’un milliard de kilos de poisson par an, un chiffre encore loin d’être atteint.
La RDC dispose d’une richesse naturelle incomparable pour développer la pêche et l’aquaculture :
Un vaste réseau de rivières, de lacs, de plaines inondables et une façade maritime ;
Une mobilisation croissante des communautés de pêche ;
Une volonté politique exprimée dans les plans de développement nationaux ;
Des projets pilotes déjà en cours dans certaines provinces.
Une page nouvelle pour les générations futures
La loi portée par l’honorable Maombi Katsonngo Sosthène vient combler un vide juridique historique. Elle jette les bases d’un avenir prometteur pour le secteur halieutique congolais. En conjuguant vision, courage politique et engagement communautaire, ce texte ouvre la voie à une transformation profonde et durable de l’économie bleue en RDC.
Un pas décisif vient d’être franchi. L’avenir de la pêche et de l’aquaculture en RDC est désormais entre les mains de ceux qui ont osé rêver grand.
par bk