Face aux graves inondations qui paralysent la capitale congolaise depuis plusieurs jours, le ministère des Transports, Voies de Communication et Désenclavement a mis en place un plan alternatif pour permettre aux passagers de rejoindre l’aéroport international de Ndjili. Cette mesure exceptionnelle, communément appelée « plan B », suscite pourtant de nombreuses inquiétudes chez les usagers, notamment en raison de son coût jugé excessif.
Dans un communiqué officiel parvenu à notre rédaction, la cellule de communication du ministère informe que, suite aux fortes pluies ayant entraîné le débordement de la rivière Ndjili et l’inaccessibilité de plusieurs artères principales, les voyageurs dont les vols sont prévus ce jour sont invités à utiliser les navettes fluviales mises en place par l’Onatra. Ces navettes partent de Beach Ngobila, en direction des ports de Kinkole (Congo Futur) ou de Safari Beach. Une fois arrivés, les passagers sont pris en charge par des bus de la société Transco pour être acheminés à l’aéroport.
Si cette solution vise à garantir la continuité des vols dans un contexte d’urgence, elle ne fait pas l’unanimité. Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre une passagère dénonçant le coût élevé de cette alternative. Selon plusieurs témoignages, certains passagers auraient dépensé entre 150 et 200 dollars pour rejoindre l’aéroport, des montants largement supérieurs aux frais habituels, variant en fonction du nombre de bagages.
Pour de nombreux Kinois, cette situation est perçue comme injuste et discriminatoire. « On nous impose un plan d’urgence qui coûte cher alors que nous subissons déjà les conséquences des inondations. Ce n’est pas normal », confie un voyageur rencontré à Beach Ngobila.
Alors que la circulation reste complètement paralysée sur plusieurs axes, notamment le boulevard Lumumba, les autorités appellent à la patience et assurent que des solutions plus accessibles sont à l’étude. En attendant, un bilan provisoire fait état de plus de 600 maisons inondées dans différents quartiers de Kinshasa, aggravant encore la détresse des populations.
Le ministère promet de suivre de près l’évolution de la situation et de renforcer les moyens logistiques pour améliorer l’accès à l’aéroport dans les jours à venir. Mais pour l’instant, le plan B continue de diviser.
Rédaction