La ville de Kisantu, dans le territoire de Madimba, a une fois de plus été secouée par des troubles liés aux affrontements entre deux gangs rivaux surnommés les « Arabes » et les « Américains ». Ces groupes de jeunes délinquants, communément appelés kuluna, ont semé la panique ce mardi 20 mai 2025 aux environs de 12h sur l’avenue Basuki, dans le quartier Kimbondo.
Selon plusieurs témoins interrogés par Kongo Futur, l’incident aurait débuté par un vol de téléphone portable. Un étudiant, victime du larcin attribué au gang des « Arabes », aurait sollicité le soutien du groupe adverse, les « Américains », pour tenter de récupérer son bien. Cette tentative de représailles aurait dégénéré en confrontation ouverte en pleine journée, semant la terreur autour du terrain du Foyer Social, un espace habituellement très fréquenté.
« C’est à cause du vol du téléphone que tout a commencé. Le jeune a fait appel aux Américains pour aller confronter les Arabes. C’est là que les choses ont mal tourné », a expliqué un habitant du quartier, encore sous le choc.
L’intervention rapide des forces de l’ordre, arrivées à bord d’un véhicule de patrouille, a permis de disperser les deux groupes, évitant ainsi des conséquences plus graves. Néanmoins, la peur s’est emparée de la population. Les commerçants du Foyer Social ont fui précipitamment, abandonnant leurs marchandises, par crainte des violences.
Ce nouvel épisode de violences urbaines remet en lumière l’insécurité croissante qui ronge Kisantu ces derniers mois. Les habitants dénoncent une montée inquiétante du banditisme, en particulier dans les quartiers périphériques où l’autorité de l’État semble de plus en plus absente.
Paradoxalement, une activité récemment initiée par le caucus des députés provinciaux, visant à organiser des Assises sur la sécurité à Kisantu, aurait été interdite par l’administrateur du territoire pour des raisons non précisées. Une décision incomprise par la population qui y voyait une occasion de dialogue et de solutions concrètes contre l’insécurité.
Alors que les affrontements entre gangs se multiplient et que la peur s’installe dans les esprits, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler à des actions urgentes, tant de la part des autorités locales que nationales. La population, elle, continue d’espérer une paix durable.
Par Bosco Kiaka