Après une accalmie de quelques années, les affrontements entre groupes de jeunes délinquants communément appelés kuluna ont refait surface dans la cité de Kisantu, territoire de Madimba, dans la province du Kongo Central. Le mercredi 30 avril, une violente bagarre entre les gangs rivaux connus sous les noms de « Shopisho », « Les Américains » et « Les Arabes » a viré au drame, causant la mort de deux personnes et plusieurs blessés graves.
Les combats ont éclaté dans l’après-midi, aux environs de 16 heures, dans le quartier Kimbondo, au cœur de Kisantu, et se sont prolongés jusqu’à la tombée de la nuit. Armés de machettes et d’objets contondants, ces jeunes, dont l’âge varie entre 13 et 18 ans, se sont affrontés dans une scène de violence inouïe. Deux jeunes ont succombé à leurs blessures, dont l’un, nommé Moïse, aurait été touché par une balle tirée par la police lors de l’intervention tardive des forces de l’ordre.
« Hier, je me suis senti vraiment en insécurité. Le combat entre Shopisho et Les Américains a duré de 13h à 17h sans aucune intervention policière », déclare un habitant du quartier.
Il pointe du doigt le manque d’effectifs policiers sur place, précisant que ceux qui sont présents sont souvent en détachement ou concentrés sur des opérations de moindre envergure, notamment l’interception de villageois vendant du chanvre.
Cet incident intervient alors qu’on croyait ces groupes repentis, après avoir annoncé leur volonté d’abandonner la criminalité il y a une année. Leur retour sur la scène violente met en lumière la fragilité du système de sécurité local et la persistance du phénomène kuluna dans cette ville autrefois paisible.
La population de Kisantu, particulièrement celle des quartiers Kimbondo à Kimbala, vit désormais dans la peur. Elle lance un appel urgent aux autorités administratives et à la police nationale pour restaurer l’ordre et protéger les citoyens.
La ville de Kisantu est en proie à une insécurité grandissante, et si rien n’est fait, la situation risque de dégénérer davantage.
Par BOSCO KIAKA


