Enquête réalisée le mercredi 9 avril 2025 à Kisantu par la rédaction de Kongo Futur
Les identités des personnes interrogées ont été modifiées pour garantir leur anonymat.
Le 9 avril 2025, Kongo Futur, basé à Kisantu, a mené une enquête auprès de dix étudiantes concernant l’utilisation des contraceptifs, notamment la pilule, et la question des avortements clandestins. Bien que la pilule contraceptive soit couramment utilisée, le préservatif est largement ignoré, et des idées fausses circulent quant à ses effets négatifs sur la santé. Plusieurs étudiantes ont également partagé leur expérience d’avortements non sécurisés, un problème qui reste préoccupant dans la ville.
Les pilules contraceptives : Un choix Répandu
Huit des dix étudiantes interrogées ont révélé utiliser la pilule contraceptive. Linda, 21 ans, en troisième année d’université, explique : « Je prends la pilule depuis un certain temps. C’est plus facile et plus pratique pour moi, surtout que cela ne dépend pas de mon partenaire. » Elle ajoute que la pilule lui permet de mieux contrôler sa contraception.
Vicky, 23 ans, en deuxième année d’université, partage : « La pilule m’offre plus de liberté. Je la prends chaque jour, et je n’ai pas à me soucier de l’utilisation d’un préservatif. » Pour elle, la pilule est devenue une solution simple et efficace.
Le préservatif : Une méthode rejetée par la majorité
En revanche, aucune des dix étudiantes interrogées n’utilise régulièrement le préservatif. En plus, toutes ont affirmé que la majorité de leurs proches n’utilisent pas non plus cette méthode de contraception. Selon elles, le préservatif est souvent perçu comme nocif pour la santé, notamment à cause des effets supposés de l’huile qui se trouve dans certains types de préservatifs. Christelle, 22 ans, en première année d’université, explique : « Beaucoup de mes amis disent que le préservatif est mauvais pour l’utérus et qu’il peut provoquer des cancers. C’est pour ça qu’on ne l’utilise pas. »
Rachel (nom d’emprunt), 20 ans, également en deuxième année d’université, souligne : « On me dit que le préservatif cause des effets secondaires, comme des douleurs et des maladies, alors on préfère éviter. » Cette idée est largement partagée parmi les étudiantes de Kisantu, qui croient que les conséquences sur la santé sont plus graves que les risques d’une grossesse non désirée.
Les avortements clandestins : Une réalité dangereuse
L’enquête a également abordé la question des avortements clandestins. Plusieurs étudiantes ont évoqué des expériences personnelles ou celles de proches. Rachel, 20 ans, raconte : « L’année dernière, je suis tombée enceinte par accident. Je n’étais pas prête à avoir un enfant, alors j’ai dû me tourner vers un avortement clandestin. Cela a été très difficile, et j’ai eu des complications après. » Elle se dit aujourd’hui pleine de regrets.
D’autres étudiantes ont également révélé que des amies avaient recours à des avortements non sécurisés, faute d’information et de moyens pour accéder à des services de santé sûrs. Sophie, 19 ans, témoigne : « Je connais des filles qui ont avorté de manière clandestine. Elles ont eu peur de consulter un médecin et ont choisi de prendre des risques. »
Un besoin urgent d’éducation et d’information
L’enquête met en lumière un manque d’information et une méconnaissance des méthodes contraceptives, particulièrement du préservatif. Alors que la pilule est un choix courant parmi les étudiantes, les fausses idées sur le préservatif sont répandues, et le recours aux avortements clandestins reste une triste réalité.
Les experts recommandent une éducation sexuelle plus approfondie et accessible, pour sensibiliser les jeunes femmes aux différentes méthodes de contraception et aux dangers des avortements non sécurisés. Un meilleur accès à des services de santé fiables et sûrs est également essentiel pour prévenir ces risques.
« Il est crucial de fournir des informations claires et précises sur la contraception et les conséquences des pratiques dangereuses comme les avortements clandestins », conclut un professionnel de la santé local.
Marley Mamona