Depuis plusieurs semaines, la province du Kongo Central fait face à la résurgence du choléra, particulièrement dans le territoire de Songololo, frontalier avec la République sœur d’Angola par le poste de Lufu, un centre de négoce très fréquenté.
Des cas déjà enregistrés à Songololo
Selon les informations recueillies par notre rédaction auprès de l’Administrateur du territoire de Songololo, Monsieur Innocent Mavungumboko, la situation est préoccupante. Deux zones de santé sont actuellement touchées :
Zone de santé de Kimpese : 23 cas recensés ; Zone de santé de Nsona Mpangu : 11 cas, dont un décès d’un homme d’une quarantaine d’années.Face à cette menace, l’autorité territoriale a rappelé les mesures préventives de base :
se laver régulièrement les mains, éviter la défécation à l’air libre, couvrir et protéger les aliments et denrées exposés sur la voie publique.
Il a également assuré que des mesures rigoureuses seront bientôt mises en place pour freiner la propagation de l’épidémie dans le territoire.
Bien que le sujet ait été évoqué lors du dernier conseil des ministres provinciaux à Matadi, aucune action forte et immédiate n’a encore été annoncée. Selon le compte rendu présenté par Maître Jean Malongo Nzenza, ministre provincial et porte-parole du gouvernement, l’exécutif provincial s’est limité à reconnaître la présence de la maladie sans détailler de plan de riposte.
Cette attitude jugée passive suscite déjà de vives réactions au sein de la société civile et de la classe politique locale.
Pour Maître Gaufin Nzuzi, porte-parole territorial de l’UNC/Madimba, l’inaction du gouvernement provincial pourrait avoir des conséquences désastreuses.
« Nous n’avons pas seulement le point d’entrée de Lufu, d’autres territoires comme Madimba reçoivent aussi des voyageurs qui peuvent être porteurs de la maladie. Les autorités doivent anticiper par une éducation sanitaire et des mesures de prévention », a-t-il déclaré.
Il appelle le gouvernement provincial et national à activer d’urgence les mécanismes de lutte contre le choléra afin de protéger les populations.
« Une population saine et en bonne santé demeure un acteur clé du développement », conclut-il.
Le choléra, maladie hydrique hautement contagieuse, représente un danger majeur pour la santé publique au Kongo Central, une province stratégique par sa position frontalière et ses multiples points d’entrée. Sans une riposte rapide et coordonnée, l’épidémie risque de s’étendre au-delà de Songololo et toucher d’autres territoires.
Par Bosco Kiaka/



