À la suite des violents affrontements entre deux groupes rivaux de jeunes communément appelés « Américains » et « Shopisho », survenus dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 mai matin à Kisantu, un jeune garçon a perdu la vie. Des rumeurs ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux, accusant les forces de l’ordre d’avoir causé sa mort par balle.
Mais ces informations sont fausses, selon le Colonel Tenda Delbert, responsable de la sécurité territoriale de Madimba. Contacté par notre rédaction, l’officier a formellement démenti toute implication de ses éléments dans ce drame.
« Il est totalement faux de dire que ce jeune a été tué par balle de la police. Après vérification du corps par un médecin de l’hôpital Saint Luc, en présence de l’administrateur du territoire et d’un prêtre, il a été confirmé que la mort a été causée par un coup de pioche à la hanche, asséné par un membre du groupe adverse, les ‘Américains’ », a déclaré le Colonel Tenda.
Une tragédie liée aux violences entre gangs
La victime, un jeune homme d’environ 20 ans, identifié sous le nom de Jérémie, résidant dans le quartier Wombo, avenue d’Inkisi, appartenait au groupe dit « Shopisho ». Selon les témoignages recueillis, il a succombé à un coup violent reçu lors d’une rixe avec le groupe rival des « Américains ». L’incident s’inscrit dans une série de violences récurrentes entre ces deux factions qui entretiennent des tensions depuis des années à Kisantu.
Les affrontements, dont l’origine exacte reste incertaine, ont commencé vendredi soir pour se prolonger jusque dans la matinée du samedi. Outre le décès de Jérémie, plusieurs blessés et des actes de pillage de commerces ont été signalés.
Face à la montée des tensions, la police a été contrainte d’intervenir pour disperser les affrontements. Le Colonel Tenda a précisé que ses hommes ont uniquement fait usage de gaz lacrymogènes, et non d’armes létales, pour rétablir l’ordre.
« Nous avons fait usage de gaz pour disperser la foule, mais aucun tir réel n’a été effectué. Nous ne tirons pas pour tuer », a-t-il insisté.
Le corps de la victime a été conduit à la morgue de l’hôpital Saint Luc par les services de police, en collaboration avec la Croix-Rouge.
Une sécurité en difficulté mais active
Le Colonel Tenda a reconnu que le territoire souffre d’un manque criant d’effectifs policiers, ce qui complique les opérations de sécurisation face aux multiples foyers de violence urbaine. Néanmoins, il a affirmé que la police reste mobilisée et déterminée à éradiquer le phénomène des « Kuluna » (bandits urbains), un fléau qui gangrène plusieurs villes du pays.
Dans ce sens, huit présumés bandits ont déjà été interpellés par les services de sécurité suite aux événements du week-end.
« Nous appelons les parents à plus de responsabilité. Il faut sensibiliser les jeunes à abandonner ces pratiques destructrices, d’autant plus que de nouvelles mesures de sécurité vont être mises en place pour assurer une paix durable », a-t-il conclu.
Drogue, alcool et violence : des ingrédients explosifs
Selon les forces de l’ordre, la consommation excessive de boissons fortement alcoolisées, de chanvre et de drogues dures comme le « bombé » seraient également à l’origine de ces violences. Ces substances favorisent des comportements agressifs et anarchiques, qui débouchent souvent sur des affrontements sanglants.
La situation est désormais sous contrôle, et le calme est revenu dans la ville de Kisantu grâce à la vigilance des autorités locales et au déploiement stratégique des forces de sécurité.
Par Bosco Kiaka



