La ville de Mbanza-Ngungu, dans la province du Kongo Central, a été secouée ce vendredi 08 août par une manifestation de jeunes sur la Route Nationale n°1. Des pneus ont été incendiés en signe de protestation contre le remaniement annoncé du gouvernement provincial dirigé par le gouverneur Grâce Bilolo.
Au cœur de la contestation, la nomination imminente d’un nouveau ministre provincial de l’Intérieur. Selon des rumeurs persistantes dans une vidéo devenu Viral sur toile visionner par notre rédaction, le poste pourrait revenir à un ressortissant du territoire de Lukaya, ce qui suscite la colère de plusieurs habitants de Mbanza-Ngungu. Les manifestants exigent qu’un fils du territoire soit désigné à ce portefeuille stratégique, traditionnellement considéré comme faisant partie du « quota » politique de Mbanza-Ngungu.
Cette agitation survient après la révocation, il y a plus de quatre mois, de l’ancien ministre provincial de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Constant Mavimbidila. Ce dernier avait été limogé par arrêté du gouverneur pour « actes de violation des droits humains », à la suite d’un incident survenu dans le village de Kilawu, territoire de Mbanza-Ngungu.
Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montrait un homme soumis à des actes de torture et à un traitement dégradant, fouetté par un proche du ministre portant un gilet marqué « PRESSE ». L’affaire avait provoqué une vive indignation au sein de l’Assemblée provinciale, où le député Atou Matubua avait initié une motion incidentielle. En décembre dernier, l’Assemblée avait entériné le limogeage du ministre en lui retirant sa confiance.
Depuis cette destitution, le poste est resté vacant, alimentant les tensions politiques locales. Pour de nombreux leaders d’opinion de Mbanza-Ngungu, confier ce portefeuille à un ressortissant d’un autre territoire serait une « violation d’un équilibre politique tacite » entre les entités de la province.
En attendant une décision officielle du gouverneur, la situation reste tendue à Mbanza-Ngungu, où la population appelle au respect des intérêts politiques locaux.
Par Bosco Kiaka

