La province du Kongo Central fait face à une vive contestation de ses enseignants. Depuis quatre mois, ces derniers dénoncent l’arrêt du paiement de la prime provinciale des enseignants, une initiative mise en place pour améliorer leurs conditions de vie.
C’est lors d’une assemblée générale tenu le vendredi 19 septembre que les enseignants des écoles primaires publiques, convoquée par la synergie des syndicats des enseignants de la RDC Ont exprimer leur indignation et réclamer le paiement immédiat de leurs arriérés.
Cette prime avait été initiée sous l’ancien gouverneur Guy Bandu, avant d’être poursuivie par l’actuelle gouvernance. Elle consiste en un ajout de 30 000 FC par enseignant, en complément de la prime octroyée par le gouvernement central, afin de soutenir la gratuité de l’enseignement de base. Mais depuis avril 2025, son versement est suspendu, plongeant de nombreux enseignants dans une situation financière difficile.
Dans une déclaration lue par Isaac Lukombo, porte-parole adjoint de la synergie des syndicats, les enseignants ont fustigé : les promesses répétées et non tenues des autorités provinciales ; l’absence de communication claire sur le retard de paiement ; et le non-versement de quatre mois consécutifs de prime.
« Nous exigeons la régularisation sans délai de ces quatre mois d’arriérés et la poursuite régulière de cette pratique qui reste un modèle propre au Kongo Central », a martelé la déclaration.
Les enseignants ont également plaidé pour que les collègues des écoles publiques non mécanisés ou non bénéficiaires soient intégrés dans ce dispositif, afin d’éviter toute inégalité.
Malgré la grogne, les syndicats ont tenu à reconnaître la volonté affichée par l’actuel gouverneur, Grâce Bilolo, de soutenir la gratuité de l’enseignement. Toutefois, ils rappellent que cette volonté doit se traduire par des actes concrets, pour garantir la stabilité du système éducatif provincial.
Depuis 2019, la gratuité de l’enseignement de base constitue l’une des réformes majeures du Président Félix Tshisekedi. Pour compenser la suppression des frais scolaires, le gouvernement central avait instauré en 2022 une prime de gratuité, réajustée à plusieurs reprises. En 2023, une prime de brousse avait été introduite pour corriger les disparités entre enseignants urbains et ruraux.
Cependant, le Kongo Central reste l’une des rares provinces à avoir ajouté une prime spécifique financée par son gouvernement provincial. Son interruption depuis avril crée un climat de tension qui, si rien n’est fait, pourrait menacer la stabilité de l’année scolaire en cours.
Par Bosco Kiaka

