Le 26 septembre, le monde entier a commémoré la Journée mondiale de la contraception. Dans le territoire de Madimba, au Kongo Central, la date est passée presque inaperçue. Aucun événement majeur n’a été organisé pour rappeler l’importance de la planification familiale, alors même que la population reste confrontée à de nombreux défis en matière de santé sexuelle et reproductive.
Contacté par notre rédaction, le docteur Chastel Buta, médecin à l’hôpital de référence Saint Luc de Kisantu et président de l’Association pour la santé, formation et développement, tire la sonnette d’alarme. « À Kisantu, il n’existe pas encore d’étude documentaire qui prouve réellement l’utilisation des contraceptifs chez les jeunes. Mais les cas d’avortements provoqués enregistrés depuis l’année passée jusqu’à ce jour prouvent à suffisance que la contraception reste encore très faible dans notre milieu », explique-t-il.
Pour lui, plusieurs obstacles freinent l’adoption des méthodes contraceptives. « Beaucoup de jeunes filles interprètent mal la contraception et pensent qu’elle entraîne forcément des complications. Dans certaines églises, on déconseille l’usage de ces méthodes. Et dans nos familles, l’éducation sexuelle reste un véritable tabou », souligne le médecin.
Afin de pallier cette situation, l’association qu’il dirige mise sur la sensibilisation communautaire. « Nous animons une émission radio avec des thématiques variées. Nous invitons les parents et les jeunes à démystifier la santé sexuelle et à en parler ouvertement », indique le docteur Buta.
Mais malgré ces efforts, la Journée mondiale de la contraception n’a suscité aucune mobilisation particulière dans le territoire de Madimba. Le silence qui a entouré cette date témoigne, selon plusieurs acteurs, du long chemin qui reste à parcourir pour briser les tabous et permettre aux jeunes d’accéder à une information claire et responsable en matière de santé sexuelle et reproductive.
Marley Mamona

