L’entrée et la sortie de la ville portuaire de Matadi sont devenues un véritable calvaire pour les usagers de la Route Nationale n°1, notamment au niveau de Mpozo, à la suite de la mise en service du Port Sec de la société Geco Trans.
À peine trois semaines après son implantation, cette infrastructure logistique suscite déjà de vives inquiétudes. Selon les constats de notre rédaction sur place, la circulation est quasi paralysée depuis le début de la semaine, créant des files interminables de camions et de véhicules bloqués pendant plusieurs heures, voire toute la nuit.
« Nous sommes arrivés ici vers 22 heures et nous avons passé la nuit sur la route. Aucun véhicule ne passe, ni pour entrer ni pour sortir de Matadi », témoigne un chauffeur de camion, visiblement épuisé.
Le port sec de Geco Trans, érigé à seulement quelques mètres de la chaussée, oblige plusieurs poids lourds et remorques en provenance de Kinshasa à se garer le long de la route en attendant leur chargement ou la récupération des conteneurs.
Résultat : la route nationale, limitée à deux bandes de circulation (aller et retour), se retrouve totalement saturée, empêchant toute fluidité du trafic.
« C’est depuis trois heures du matin que nous sommes bloqués ici. La route est totalement paralysée », se plaint un autre conducteur, coincé au niveau du pont de Mpozo.
Fait aggravant, aucun agent de la police de circulation routière (PCR), ni même un élément militaire, n’est visible pour réguler la circulation. Cette absence d’encadrement laisse place à un désordre total, où chaque conducteur tente de se frayer un passage, aggravant encore le chaos.
Les habitants de Mpozo et les usagers réguliers de la RN1 dénoncent une situation insoutenable. Certains automobilistes et passagers affirment avoir passé plus de 12 heures bloqués sur la route, sans assistance ni intervention des autorités locales.
Face à cette crise, la population de Matadi interpelle le gouverneur du Kongo Central à revoir la décision ayant conduit à l’installation de ce port sec à cet emplacement inadapté.
Les habitants demandent la création d’un parking annexe éloigné de la route nationale, où les camions pourraient stationner en attendant leur chargement, afin d’éviter la paralysie du trafic.
« Ce port sec est peut-être utile pour l’économie, mais il ne doit pas nuire à la population. Il faut une solution rapide avant qu’il n’y ait des accidents graves », lance un riverain indigné.
L’incident de Mpozo met en lumière le manque de planification dans la gestion des infrastructures logistiques à Matadi, principale porte d’entrée maritime de la République Démocratique du Congo.
Sans mesures correctives, cette situation risque d’affecter non seulement la mobilité urbaine, mais aussi les activités économiques et commerciales dépendantes du port de Matadi et de la route Kinshasa–Matadi.
En somme, ce chaos routier à Mpozo autour du port sec de Geco Trans illustre la nécessité d’une concertation urgente entre les autorités provinciales, municipales et les entreprises de transport pour concilier développement économique et sécurité routière.
BOSCO KIAKA

