La situation sécuritaire en République Démocratique du Congo, en particulier dans l’Est du pays, continue de susciter de vives préoccupations. L’instabilité croissante, exacerbée par la présence de groupes armés comme le M23 et l’implication présumée de forces étrangères, met en péril la population et la souveraineté nationale.
Dans ce contexte, plusieurs figures politiques et sécuritaires alertent sur le risque d’expansion de la crise vers d’autres provinces, notamment le Kongo Central, qui partage des frontières stratégiques avec l’Angola et le Congo-Brazzaville.
L’ancien ministre provincial en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières du Kongo Central, Papy Mambo, s’est exprimé sur la nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité afin de préserver la stabilité de cette province, qui joue un rôle crucial dans l’économie et la logistique du pays.
Pour Papy Mambo, il est impératif de consolider les capacités des forces armées et de la police à travers le renforcement des effectifs, des formations supplémentaires et un équipement adéquat. Une meilleure coordination entre les autorités locales et nationales est essentielle pour prévenir toute infiltration et maintenir l’ordre public.
L’ancien ministre a également insisté sur l’importance d’une mobilisation accrue des forces de sécurité communautaires. Une collaboration étroite avec les autorités locales et la société civile permettrait une surveillance plus efficace du territoire et une réaction rapide face aux menaces potentielles.
Sécurisation des frontières et contrôle des flux migratoires
Le Kongo Central partage des frontières avec l’Angola et le Congo-Brazzaville, ce qui en fait une zone sensible en matière de sécurité. Selon Papy Mambo, il est indispensable de renforcer les contrôles aux frontières pour empêcher toute infiltration de groupes armés ou de criminels transnationaux.
Il propose la mise en place de patrouilles régulières et d’un système de surveillance avancé pour détecter toute menace en amont. En parallèle, la gestion des flux migratoires doit être rigoureuse, en particulier face à l’afflux potentiel de déplacés internes fuyant les conflits dans l’Est de la Rd Congo.
Le Kongo Central abrite plusieurs infrastructures sensibles, notamment des installations pétrolières, industrielles et des centres de communication essentiels à l’économie du pays. Pour Papy Mambo, leur sécurisation doit être une priorité absolue afin d’empêcher tout sabotage ou attaque ciblée.
Il recommande aussi une sécurisation renforcée des routes reliant Kinshasa au Kongo Central, pour prévenir toute tentative d’infiltration vers la capitale. Une des mesures phares qu’il propose est l’instauration d’une barrière de contrôle à « Au revoir Kinshasa-Kongo Central », où chaque passager devrait présenter sa carte d’électeur avant d’entrer dans la province.
« Cette mesure vise à protéger non seulement le Kongo Central, mais aussi Kinshasa, qui est le cœur politique et administratif du pays », a-t-il précisé.
Au-delà des menaces extérieures, Papy Mambo souligne l’importance de préserver la cohésion sociale au sein des communautés locales. Il appelle les autorités provinciales à renforcer les initiatives de réconciliation et de dialogue intercommunautaire afin d’éviter toute manipulation pouvant conduire à des conflits internes.
Dans un contexte où les rumeurs et la propagande jouent un rôle déstabilisateur, il insiste sur la nécessité de contrôler la diffusion de l’information pour éviter la panique et les fausses nouvelles. Il exhorte ainsi le gouvernement à mettre en place des stratégies efficaces contre la désinformation et à assurer une communication transparente avec la population.
Un appel aux autorités nationales et provinciales
Face aux défis sécuritaires grandissants, Papy Mambo interpelle les autorités nationales et provinciales, notamment celles des provinces les plus exposées comme le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, à intensifier leurs efforts pour sécuriser la population.
Il les exhorte également à soutenir les communautés locales à travers des programmes de sensibilisation, d’accompagnement et d’autonomisation, afin de renforcer la résilience face aux menaces sécuritaires.
La situation actuelle exige une approche proactive et coordonnée pour éviter que l’insécurité qui sévit à l’Est ne se propage à d’autres régions du pays. Les recommandations de Papy Mambo mettent en lumière des pistes stratégiques visant à préserver la stabilité du Kongo Central et à renforcer la sécurité nationale.
Il appartient désormais aux autorités compétentes de prendre des mesures concrètes pour anticiper les menaces et protéger efficacement les citoyens congolais.
Archibo Lema
