C’est dans une salle comble à Marie Ange Lukiana, à Kinshasa-Gombe, que la REDIC (Réseau pour le Développement Intégral du Congo) a organisé un atelier-conférence et débat autour du thème : « La souveraineté et la sécurité alimentaire assurées : Un atout majeur pour la paix durable. »
À l’initiative de Patricia Maisha, présidente de la REDIC et figure engagée depuis plus de 15 ans dans la filière halieutique en Rd Congo, cette rencontre a rassemblé plus d’une cinquantaine d’organisations œuvrant dans le secteur de la pêche, de l’aquaculture et de la commercialisation du poisson. Ingénieurs, experts, praticiens, commerçants et vendeuses de poisson ont répondu à l’appel, venus de divers coins de la capitale pour faire entendre leur voix.
Un cri du cœur pour une politique halieutique nationale
Dans son discours d’ouverture empreint d’émotion et de gratitude, Patricia Maisha a salué la forte mobilisation et rappelé le rôle crucial de la REDIC : accompagner les structures non étatiques, avec un accent particulier sur les femmes transformatrices et commerçantes des produits halieutiques en Rd Congo et en Afrique.
Fidèle à son combat de toujours, elle a exhorté les participants à saisir cette tribune pour exposer leurs réalités, échanger des idées et proposer des solutions concrètes aux multiples défis du secteur.

« Tout peut se faire pour révéler l’économie bleue à partir de l’eau, autour de l’eau et dans l’eau, en passant par la pêche bleue », a-t-elle déclaré, convaincue que ce secteur peut jouer un rôle clé dans la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Des doléances fortes et un plaidoyer déterminé
Durant plus de 7 heures, les discussions ont été riches et sans détours. Les préoccupations majeures soulevées par les participants pointent toutes vers un même constat : la pêche en RDC est négligée, sans accompagnement gouvernemental ni cadre réglementaire solide. Les doléances ont fusé, allant de l’absence d’une vraie politique nationale à l’oubli du statut professionnel des pêcheurs, en passant par les difficultés logistiques et l’accès au marché.
Face à cette avalanche de revendications, Patricia Maisha, très à l’écoute, s’est engagée à porter ces voix auprès du ministre de tutelle. « Je ferai remonter toutes vos recommandations aux autorités compétentes. Vos réalités doivent être entendues », a-t-elle assuré sous les applaudissements nourris des participants, certains allant jusqu’à la surnommer affectueusement « l’Ambassadrice international de la pêche en Rd Congo« .
Un lien fort entre REDIC-AWFSHNET et les acteurs du terrain
Au-delà des échanges, cet atelier a surtout permis de renforcer le lien entre la REDIC- AWFISHNET et les associations locales. Un signal fort a été envoyé, celui d’un réseau engagé, proche du terrain et résolument tourné vers le développement du secteur halieutique congolais.
Alors que la Rd Congo traverse une crise alimentaire majeure et continue d’importer massivement du poisson malgré la richesse de ses lacs, la voix de Patricia Maisha et celle des organisations présentes résonnent comme un appel urgent à revaloriser la pêche nationale. Un appel à nourrir la Rd Congo… par ses propres eaux.
Par bosco KIAKA



















