Le Sénat de la République démocratique du Congo a enclenché, ce jeudi 15 mai 2025, une procédure inédite autour de la figure de l’ancien président Joseph Kabila. À la suite de la lecture officielle du réquisitoire de l’Auditeur Général des FARDC, présentée par la sénatrice Nefertiti Kisula, les sénateurs se sont réunis en séance à huis clos pour examiner la demande de levée de son immunité parlementaire.
La démarche, sensible et hautement politique, s’inscrit dans un cadre prévu par le règlement intérieur du Sénat. Au terme de cette séance fermée, le bureau de la chambre haute a annoncé la mise en place d’une commission spéciale chargée d’approfondir l’examen du dossier. Cette commission dispose de 72 heures pour soumettre ses conclusions.
Dans les couloirs du Palais du Peuple, les avis sont partagés. Une partie des sénateurs plaide pour la levée immédiate de l’immunité de Kabila afin de laisser la justice suivre son cours. D’autres, en revanche, invoquent l’article 224 du règlement intérieur, qui impose un passage par le Congrès pour toute décision de cette nature, soulevant un débat juridique et institutionnel de fond.
Cette affaire, suivie de près par l’opinion publique et la classe politique, marque un tournant dans l’histoire récente du pays. Joseph Kabila, sénateur à vie depuis son départ du pouvoir en 2019, n’avait jamais été aussi directement visé par une procédure judiciaire. Le compte à rebours est lancé : la commission spéciale devra rendre son rapport dans les prochaines 72 heures. Le pays, lui, retient son souffle.
Dieu merci
