Un accident tragique suivi d’une inhumation indigne
Une profonde indignation secoue la famille Malenga à Kisantu, dans la province du Kongo-Central. Leur fils, Jonathan Malenga, âgé de 15 ans, a tragiquement perdu la vie le 6 mars 2025, percuté par un véhicule du cortège de Madame la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka. Ce drame s’est produit alors que le convoi ministériel traversait la ville dans le cadre de la campagne de mobilisation « Congolais Telema ».
Mais au-delà de la douleur de la perte, ce qui révolte encore plus la famille, c’est la manière dont le corps de Jonathan a été traité après l’accident. Selon les témoignages, son corps aurait été enterré sans cercueil, ni drap, et sans l’accord préalable de sa famille biologique, un acte qui bafoue non seulement la dignité humaine, mais aussi les traditions Kongo et les lois en vigueur en République Démocratique du Congo.
Ce mardi 25 mars, la famille de Jonathan Malenga, accompagnée de quelques proches, s’est rendue auprès de l’ONG Action pour la Protection des Enfants et des Femmes (APEF), dirigée par Claude Mampuya, afin de réclamer justice. Malgré plusieurs démarches auprès de l’État-major de la police et d’autres services de sécurité, aucune réponse favorable ne leur a été donnée.
« Nous sommes venus chez vous pour que vous plaidiez notre cause, car nous avons tout essayé sans succès. Étant donné que vous êtes une ONG, nous croyons en votre plaidoyer, » a déclaré, en larmes, Madame Luzala Fifi, la mère de la victime.
Dans son témoignage, un membre de la famille a raconté avec émotion les circonstances du drame :
« Le matin du 6 mars, Jonathan était sorti aux environs de 9 heures pour rejoindre ses amis. Nous ne savions pas qu’il ne reviendrait jamais. Il a été percuté et tué sur place par un des véhicules du cortège de la Première Ministre, en provenance de Matadi. »
Ce n’est que le 7 mars, grâce aux motards témoins de la scène, que la famille a appris la terrible nouvelle. En se rendant sur les lieux de l’accident, le père et l’oncle de Jonathan n’ont retrouvé que ses vêtements, son corps ayant été retiré et enterré sans cercueil ni aucune marque de respect.
« Comment peut-on enterrer un enfant sans en informer sa famille ? Nous voulons savoir qui a pris cette décision inhumaine ! » s’indigne un proche.
Face à cette injustice, la famille s’interroge :
« La loi est-elle seulement faite pour les pauvres ? Les autorités ne sont-elles pas censées obéir aux lois qu’elles imposent aux citoyens ? »
Ne disposant d’aucune influence politique, la famille exige réparation et réclame :
- Un enterrement digne de Jonathan Malenga, selon les coutumes Kongo ;
- L’organisation d’un bain de consolation, un rituel traditionnel permettant d’honorer la mémoire du défunt et d’apaiser les esprits ;
- Une indemnisation, conformément aux lois congolaises et aux traditions locales.
Cette affaire suscite l’indignation dans la communauté locale. Comment un tel drame a-t-il pu se produire sous le regard des autorités ? Pourquoi une telle négligence dans le traitement du corps d’un enfant innocent ?
La Première Ministre Judith Suminwa, souvent présentée comme une « mère de la Nation », est maintenant interpellée par l’opinion publique. Va-t-elle répondre aux attentes de cette famille brisée et rendre justice à Jonathan Malenga ?
L’ONG APEF, engagée dans la protection des droits des enfants, a promis d’user de tous les moyens pour que justice soit faite.
Une chose est sûre : l’inhumation de Jonathan Malenga dans de telles conditions ne fait pas honneur au pays. Le silence des autorités ne fait qu’alimenter la colère et le désespoir d’une famille qui ne demande qu’une chose : le respect et la dignité pour leur fils disparu.
Affaire à suivre…
Par Bosco Kiaka






